samedi 11 avril 2009

Il y a des jours ou mes souvenirs s'accumulent comme des fonds sur un compte.
Mon père était clown. Il possédait même un certificat qu'il avait obtenu à l'université de Madrid. Quand il était en copagnie il sortait son nez rouge et il demandait à chacun „Est-ce que tu es heureux?”.

lundi 6 avril 2009

Tu vas partir d'ici, de cette ville maudite, de ce triste pays et n'importe qui pourra te parler.

dimanche 5 avril 2009

Tout peut arriver dans la vie, et surtout rien (Cioran)

samedi 4 avril 2009

Dès que le printemps arrive je replonge dans les souvenirs de mes amourettes d'antan.
J'entrai dans sa chambre, pleine de son chaleur, de ses pensées et de petits craquements de nuit. Il avait juste un chiffon autour de ses hanches. Je m'assis. Je lui racontai ce qui m'était arrivé. Il n'arrêtait pas de demander „Pourquoi t'es venue me voir?”.

mercredi 1 avril 2009

Discours merveilleux de la Vie Actions & Deportemens de Natalia.
Nous nous promenâmes dans cette ville déserte et oubliée sans se parler. Nous étions comme un couple de parfaits inconnus. Nous nous arrêtâmes dans un bar tibétain pour boire du thé à la menthe et jouer aux échecs. Je perdis la partie comme d'habitude.

dimanche 29 mars 2009

J'attends chaque soir à ce qu'il vienne, ce mégalo, ce pariah, cet enfant prodige.
Tout près d'un lit nous trouvâmes des carnets, des péllicules, de vieilles cartes d'identité, quelques photos en noir et blanc. Hannah commenҫa à feuilleter les cahiers comme on touche un chien inconnu.

samedi 28 mars 2009

Certains sujets pendaient sur nous comme des fruits mûrs au bout d'une branche.
Un conte fondateur contient déjà un présage du bonheur ou du malheur imminent.

exterieur

interieur

vendredi 27 mars 2009

On a un dragon apprivoisé dans notre bureau. Il gronde, il râle, il soupire, il renifle comme un chien. On lui donne à manger, on caresse sa nuque, il se blottit contre nos pieds. Il est avide de tendresse. Ce dragon.

mercredi 25 mars 2009

Les deux chats se promenaient comme des princes, avec un regard dédaigneux, ils nous contournaient d'un pas fataliste.
Je cherche en vain a vivre de nouveau cet état de tension intérieure, de concentration des sens, de rage et d'indignation.
Le ciel était clair comme une feuille de papier. Nous roulâmes très lentement. Les visages brillaient dans le soleil comme des pièces de monnaie. Les Arabes, assis devant les magasins, regardaient la rue, immobiles et concentrés comme s'ils caligraphiaient un nom d'Allah. Il y avait un chariot de cirque abandonné au carrefour. Nous nous arrétâmes près d'un vieux immeuble délabré.

lundi 23 mars 2009

„C'était au reste un de ces hommes qui aiment assister à leur propre vie, considérant comme déplacée toute ambition de la vivre(Alessandro Baricco, Seta, Gallimard, 1997, s. 14).
La ville-fétiche ne m'intéressait guère. Je passais tout mon temps enfermée dans les appartements d'autrui, dans les bibliothèques, les bars et les salles de bain. Je ne sortais pas par peur des clichés.
La beauté la plus intense confine toujours au kitsch.

dimanche 22 mars 2009

On dit qu'un homme est fichu quand il n'a plus rien à raconter.
Depuis le moment où je les ai décrits, mes souvenirs les plus vifs sont devenus effacés et décolorés comme de vieux billets.
Plus un souvenir est fade plus il m'est facile d'en tirer un récit.
Il raconte des histoires à tiroir qui se multiplient à l'infini, un peu comme les santiers qui bifurquent dans un jardin. Nous sommes forcés à écouter ces récits jusqu'à ce que nous en soyons complétement crévés.